Danse petit feu, danse
Et chez elle, au travail, dans la rue, elle danse. Les cheveux tourbillonnent comme une protection de flamme, son corps svelte et fluet tourne - et les bras remuent en vague tandis que dans la danse, elle saute soudain à cloche-pied, un rire ponctuant la musique invisible. Rouge et vert, rouge et jaune, touge et noir, rouge et blanc - jamais rouge et bleu. L’eau ne la ralentira pas dans sa danse.

Cours petite flamme, cours
Elle court entre les gens, agile, ne laissant que le souvenir de son passage ponctué parfois d’une insulte ou deux. Pourquoi s’arrêter lorsqu’il est si bon de courir ?
Elle court vers les flammes, empressée d’y bondir, tête en avant, avec comme seule protection un sourire d’anticipation.
Elle court dans le feu, les cheveux soulevés par le souffle des flammes et les vêtements en armure brûlante - et au coeur du foyer, son visage souriant, enfantin, est un miracle pour ceux qui n’ont pas pu s’échapper et qu’elle guide loin de cet enfer.
Elle ne court plus dehors, nue, sans aucune gêne. Elle laisse les sauvés repartir, s’effondrer, réaliser. Elle ne veut pas être là quand ils pleureront - elle ne veut plus être là quand ils éteindront les flammes.

Dors petit âtre, dors
Elle dort, recroquevillée dans un coin. On dit qu’elle médite mais pour elle, elle dort. Dans le calme, on la voit comme ce qu’elle pourrait être - une belle jeune femme aux proportions encore adolescentes mais au visage séduisant. Juste une femme - une femme que certains désireraient peut-être si elle n’était pas si jeune…

Danser - et les émotions volent.
Un papillon, une lanterne rouge, un bijou, une belle étoffe, deux yeux bruns, le métal d’une prothèse dissimulée… Tout est beau au final, il suffit de chercher - il suffit d’en profiter. Le sourire aux lèvres, Siobhan est un brin hyperactive et le seul moyen de la calmer, c’est de lui raconter une histoire - ou au contraire, qu’elle se raconte une histoire. Le monde n’est qu’une histoire et elle, elle veut en tourner toutes les pages.
Ralentir - voir les gens. Les gens avec qui Siobhan aime jouer - même s’ils ne sont pas forcément d’accord des fois. Ou interroger avec la curiosité d’une enfant. Ou suivre - c’est moi le chat et tu le sais pas ! Ou … ou… ou plein de trucs. Et.. mais tu as une queue ? Et des oreilles ? Dis, tu aboies ?
Et voir les animaux. Siobhan les aime, les animaux. Surtout les chiens. Et les loups. Et les chien-loups. Et les… non, pas les ratiers. C’est bête un cratier. Et ça mord. Avec eux, elle ne fait pas de flammes même si elle est un peu remuante. A part avec Lala, sa Loulou de Poméranie. Elle, elle aime bien, elle s’asseoit et elle regarde le feu danser. Après, elle est sage pour être brossée.
Et voir… bah, le reste. Les fleurs, les mares, les livres, les murs, le ciel, les chaussures, les briquets - briqueeeeeeet - tout ça. Siobhan a toujours son caillou de compagnie sur elle. Il s’appelle Bernard. Il sait attaquer les gens mais il ne revient pas après. C’est dommage. Mais elle est certaine qu’un jour, il reviendra. Après tout, il a bien compris Couché. Et puis il fera des petits graviers. Plein de petits graviers.
S’arrêter - et bouder. Qui c’est qui l’empêche de danser ? De rire ? De faire ce qu’elle veut ? Tu es barbant, adulte. Tu es… tu es méchant. Elle n’a pas envie de te voir. Ou de te rendre service. Tiens, na, ta chemise elle est roussie maintenant.
Et si t’es pas content, bah tu rencontreras Bernard.
Na.

Corps à corps : 1
5 minutes : 1
Table de poids : 3
Table d’effets secondaires (hyperactivité) : -2
Une condition particulière (besoin d’être heureuse) : 1
Une fois par heure : 2
1+1+3-2+1+2 = 6 points
Mets-moi le feu baby !
Siobhan a le pouvoir de pouvoir entrer dans les flammes et y circuler durant 5 minutes toutes les heures sans aucun dommage, exception faite de ses vêtements. A poiiiil ! Pour pouvoir utiliser ce pouvoir d’immunisation, elle doit être heureuse. Evitez de la contrarier ou de la faire bouder : les flammes la mettent en joie mais si elle est vraiment de mauvaise humeur, ça ne sera pas suffisant. Petit contrecoup : elle sera hyperactive et impulsive ensuite, à raison d’une heure par minute durant laquelle elle aura utilisé son pouvoir.

Corps à corps : 1
5 minutes : 1
Taille de 10 cm : 1
Dégats bénins : 1
1 condition (doit fredonner une chanson pour enfants pendant) : 1
1 fois par heure : 2
1+1+1+1+1+2 = 7
Allumer le feu
Siobhan a le pouvoir d’allumer sur son corps - sa tête, du bout des doigts, au creux de sa paume voire sur les orteils si elle veut vous donner un coup de pied au cul enflammé - une flamméche d’une dizaine de centimètres. Comme pour le pouvoir plus haut, ses vêtements ne sont pas ignifugés, eux. La flamme dure jusqu’à 5 minutes, elle peut répéter le processus une fois par heure. Les dégats faits sont bénins mais suffisants pour allumer une bougie, brûler un papier, roussir des vêtements ou frimer en société. Une condition cependant : elle doit fredonner une chanson pour enfant tout le temps durant lequel elle exerce son pouvoir.

C’est nul le sud d’Azte.
Qu’on se le dise : c’est nul.
C’est plein de petits villages qui avaient l’air paisibles, où les gens faisaient des sourires mais derrière ils ne faisaientt que dire des méchancetés. Elle est étrange cette petite Cyfrin. Elle rit. Ce n’est pas normal. Les champs poussent mal. Le petit est malade. La maison a brûlé. C’est elle. C’est forcément elle.
Siobhan n’a jamais réalisé à quel point on lui en voulait et le danger qu’elle aurait pu courir. Elle a juste vu que c’était ennuyant. Alors elle est remontée le long des flux avec en poche son compagnon, Bernard le caillou, ramassé au bord d’un ruisseau.
Au nord,c’était plus drôle - mais cette forêt la perturbait. On aurait dit une forêt de conte de fée mais pas dans le bon sens, dans le sens de celle où se cachent les ogres et les cauchemars. Elle a adopté un chien abandonné qui trainait dans le coin, pleurant. Peut-être que son prorpiétaire avait été dévoré par un monstre… alors elle a gardé Lala avec elle. Elle aurait bien tenté d’y aller pour au moins avoir le fin mot de l’histoire ou retrouver son maitre mais les flux la contournaient.
Zut.
Plus au nord encore avec Lala (et Bernard, faut pas oublier Bernard)  et là… tout. Trop de choses. Trop de gens.
Des étoiles dans les yeux, Siobhan a découvert Machein.
Elle ne savait pas quoi faire. Ce n’était pas grave. Elle a commencé à errer dans la ville - des jours ? Des mois ? Quand on est Cyfrin, on ne compte pas le temps comme les mortels. Elle a croisé des gens - elle a beaucoup ri et un peu pleuré.
Et puis un jour, une maison a pris feu. Elle est allée danser. Et dans les flammes, il y avait une vieille femme perdue qui avait peur alors elle l’a sortie de là.
Et on l’a applaudie. On lui a dit qu’elle avait bien fait. On lui a dit que sans elle la femme serait morte.
Ca lui a fait du bien qu’on lui dise qu’elle avait bien fait. Alors elle est restée avec ceux qui éteignaient les flammes - parce que même s’ils les faisaient disparaitre, elle avait le droit de danser dedans avant.
Et parfois, quand il n’y a plus de feu, elle ferme les yeux et s’imagine danser au coeur du brasier.
Le feu finira pas venir. Forcément. Elle ne l’allumera pas parce que ce n’est pas bien mais elle dansera.
C’est tout ce qui compte.